Comment entrer dans ce blog autrement qu’en vous parlant de mon choix pour un mode de vie végétalien ?
Je vais alors vous présenter dans cet article mon parcours concernant le végétalisme. Mon expérience n’engage que moi, je ne juge personne et souhaite seulement partager avec vous mes ressentis.
Bonne lecture !
Avant le déclic :
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu une très forte sensibilité pour la souffrance animale qui me semblait insupportable. Ceci dit, il ne m’était jamais venu à l’esprit de faire la connexion avec mon alimentation.
Je n’ai jamais ressenti de réel dégoût pour la viande (englobe aussi la chair des poissons) au niveau gustatif si ce n’est une légère réticence à manger du boeuf à un moment de ma vie. Pour tout vous dire, je n’envisageais pas un repas sans produit carné, pas par passion pour la viande mais juste parce que je ne m’étais jamais interrogée là-dessus, je ne me posais pas vraiment la question. Il y avait donc à 90% du temps de la chair animale dans mes repas.
Il est donc tout à fait possible de basculer à un mode alimentaire à 0% de chair animale, j’en suis la preuve. Je ne prône pas ce modèle de transition car je suis consciente que chacun doit suivre sa propre voie. Ce que j’essaie de dire c’est que ce n’est pas impossible.
Une idée qui germe dans un coin :
Un jour alors que je cherchais de quoi me distraire sur youtube, je suis tombée, je ne sais plus trop comment, sur des vidéos de gens qui racontaient qu’ils étaient devenus vegan. J’apprenais alors ce mot qui me semblait totalement inconnu ! Pour moi, à ce moment là, l’idée était folle mais fascinante. Je pensais que ce n’était pas possible mais pourtant des gens avaient franchi le cap et semblaient se porter à merveille. J’étais littéralement scotchée face à cela.
Les jours et les mois ont passé, je continuais de m’alimenter de façon que nous dirons « conventionnelle » à l’exception d’un épisode de 2 ou 3 jours à ne m’alimenter que de smoothie. Pour revenir sur ce moment, je me suis sentie très bien, en très bonne forme avec une digestion parfaite. J’avoue qu’habitant alors en Polynésie, les fruits murs à point étaient disponibles facilement (bananes !).
Au fil du temps, un film était généralement cité comme étant le film qui déclenche une envie de changer : earthlings. A chaque fois que j’en entendais parler les gens semblaient bouleverser. Je connaissais ma très forte sensibilité à la souffrance animale alors je refusais catégoriquement de m’imposer cela. Je trouvais que cela serait presque du ressort du masochisme que visionner un tel film.
Le déclic :
Un jour, à force de laisser la réflexion faire son chemin et après avoir vu un reportage sur Arte attestant que les poissons aussi souffraient, j’ai décidé de me lancer et de regarder Earthlings. Je me suis alors dit, tu ne peux pas continuer à te dire sensible à la souffrance des animaux et à fermer les yeux sur ce qui se passe pour eux réellement.
Ce film que je n’ai pas pu regarder dans sa totalité m’a bouleversée… Des images horribles, des paroles horribles, l’enfer sur Terre… J’ai alors immédiatement choisi de passer à un mode de vie végétalien. Je n’ai pas voulu commencer par une transition omnivore – végétarisme – végétalisme car ce reportage nous montrait bien la réalité des choses au niveau des productions de lait et d’œufs. Je tiens à préciser que je ne veux en aucun cas juger ceux qui choisissent de faire autrement, chacun doit suivre sa propre voie et son propre chemin.
Que l’aventure commence :
Me voilà donc le soir même à annoncer timidement à mon amoureux mon choix. J’ai beaucoup apprécié sa réaction car il m’a simplement dit que je faisais ce que je voulais et que j’étais libre de faire mes propres choix de vie.
Je me suis lancé sans pression, non sans me documenter et me renseigner, en me disant « on verra bien ». Le but n’étant pas non plus de souffrir ou de se sentir mal.
J’ai décide de lire l’ouvrage Ces bêtes qu’on abat rédigé par Jean-Luc Daub pour connaître la situation ici en France car il me semble que les images du film Earthlings ont été tournées aux Etats-Unis. Je voulais savoir si les méthodes étaient similaires, hélas oui.
Au niveau de moi, tout se passait très bien, cela m’a semblé naturel, j’étais très enjouée par mon changement. Je me suis sentie très vite connectée ou plutôt reconnectée à moi-même. J’avais enfin fait la connexion entre mon état d’esprit et mon comportement.
Là où les choses se sont montrées plus compliquées ça a surtout été avec les autres car il fallait expliquer, il fallait accepter d’avoir l’attention sur soi et parfois une attention pas forcément bienveillante. Le truc c’est que c’est normal, changer de mode de vie pour choisir quelque chose complètement à contre courant attire les questionnements. Il faut garder patience et j’ai choisi d’expliquer comme je le pouvais mes choix sans pour autant monter sur mes grands chevaux. L’agressivité ne sert pas pour moi une cause bien que celle-ci soit juste.
Et la santé ? :
J’ai fait plusieurs analyses de sang pour voir où j’en étais d’un point de vue médical. La deuxième et donc la plus récente s’est montrée meilleure que la première et ce, surtout, au niveau de mon fer qui a augmenté (pas de compléments alimentaires favorisant cet effet).
Et la B12 ?
Le seul complément que je prends (plus ou moins régulièrement, shame on me) c’est de la vitamine B12.
J’ai d’abord essayé la vitamine B12 appelée cyanocobalamine or j’y ai fait une sorte de réaction cutanée me provoquant des espèces de micro-kystes. Il faut savoir qu’il existe d’autres sortes de B12 et j’ai opté pour un autre mode qui est la méthylcobalamine et qui ne m’a provoqué aucune réaction. Alleluia !
Est-ce que je ressens des manques ?
Non, en aucun cas. Je ne vois plus les choses de la même façon. Même si la viande et autres produits issus du règne animal ne me dégoûtent pas d’un point de vue gustatif, ils m’écœurent d’un point de vue éthique. J’ai choisi mes priorités, j’ai choisi le bonheur au plaisir éphémère. De plus, je ne mange pas platement, je me régale, je me régale juste autrement ;).
Est-ce que l’alimentation végétale est restrictive ?
Pour le moins du monde ! Je n’ai jamais mangé aussi varié qu’à partir du moment où j’ai changé d’alimentation (bon et aussi à partir du moment où j’ai franchi une épicerie bio, certes…). J’ai goûté et testé des choses dont je n’avais jamais entendu parler ! Quand vous éliminez les produits animaux vous n’éliminez qu’une infime partie de ce qui vous est possible de consommer malgré tout ce que l’on pourrait penser.
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les produits animaux n’ont pas le monopole de la protéine. Il y en a absolument presque partout mais sous différents dosages. Il n’est pas pour autant nécessaire de manger 1kg de lentilles le midi pour avoir sa dose, les choses se font en continu et en équilibre sans avoir trop besoin de poser des stratégies de malade !
Comment vivre en couple avec un omnivore ?
Vous l’aurez compris, mon amoureux ne partage pas mon alimentation. Nous ne mangeons pas forcément la même chose et alors ? Je voudrais préciser et expliciter plusieurs points.
Pour moi, la clé c’est la tolérance. Je sais que beaucoup de vegan ne partagent pas cette idée mais c’est ainsi que, moi, je vois les choses. Nous nous aimons, nous nous respectons mutuellement et c’est ainsi que nous fonctionnons et que notre couple est solide.
Nous ne mangeons pas forcément pareil mais nous mangeons ensemble. Est-ce le contenu de l’assiette qui compte ou est-ce le fait de partager un moment ensemble ? J’ai choisi la seconde option.
Et maintenant, où j’en suis ?
Je suis toujours dans le même état d’esprit, j’ai toujours l’impression d’avoir pris une importante et belle décision si ce n’est la meilleure de ma vie pour l’instant. Je découvre encore plein de choses et il y en a tellement que je ne connais pas encore ! Je me réjouis de voir les consciences s’éveiller. Je me sens reconnectée à moi et même plus, au monde qui m’entoure. Sans le chercher vraiment, cette expérience de vie a mué en une expérience quasi spirituelle. J’explore de nouveaux sentiers qui ne m’effraient pas et qui m’emplissent de joie. Que demander de plus ?
Mes proches comprennent mieux ma démarche et sont très tolérants, j’arrive à expliquer mes choix sans être mal à l’aise.
J’élargis au fur et à mesure ma réflexion au-delà de l’alimentaire. Les choses ne sont pas parfaites mais nous ne le sommes pas non plus, l’essentiel étant de chercher à s’améliorer et de faire du mieux que l’on peut. Ainsi pas de laine, cuir, fourrure animale, miel, et j’essaie de trouver un max de choses sans tests sur les animaux. Évidemment, cela sous-entend lire les étiquettes des vêtements mais cela ne prend que quelques secondes, c’est tout à fait faisable !
Je continue d’alimenter frénétiquement mon compte instagram qui me permet d’échanger avec des gens tous plus tops les uns que les autres, de faire des découvertes superbes et d’avoir des retours positifs ! Mon compte est pour moi mon moyen de plaider la cause qui me tient à coeur. Il me permet de mettre en avant que l’on peut manger vegan tout en prenant un immense plaisir ce qui ne semble pas forcément compatible pour beaucoup… Le blog me permettra, je l’espère, d’aller plus loin et de partager encore plus de choses !
Quelques liens utiles :
Le film Earthlings sous-titré en français.
Le point d’un vue d’un militant : Gary Yourofsky et son discours.
Le livre Ces bêtes qu’on abat de Jean-Luc Daub.
Explications sur la vitamine B12 par la société végane et le groupe facebook consacré à cela : Vive la B12 !
Une association militante qui fait parler d’elle en mettant le doigt sur les atrocités de l’élevage et de l’abatage : L214
Le site de l’AVF soit Association Végétarienne de France avec plein d’informations très utiles notamment pour se lancer !
Une vidéo pour comprendre de façon explicite le problème avec le lait :
Je finirai cet article par une phrase de Paul McCartney :
« Si les abattoirs avaient des fenêtres, tout le monde serait végétarien »
Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à me poser des questions en commentaire et j’essaierai d’y répondre le mieux possible !
N’hésitez pas non plus à partager votre propre expérience, je serai ravie d’avoir des retours.
Merci de m’avoir lue et à bientôt !
Estelle